Aller au contenu principal

Francois Maunoir (1923-1999)

Auteur(s):
Hommage à Francois Maunoir

Cette page existe en:

François Maunoir 27.1.23-24.3.99

 François Maunoir appartenait à la génération des jeunes suisses d'alors qui, fascinés dès 1946 par l'aventure spirituelle de Caux, y sentirent un appel de Dieu à Le servir et à se donner de tout leur cœur pour poser les jalons d'un monde nouveau.

L'hiver dernier, lors de la session de Noël à Mountain House, François, Jean-Jacques Odier et moi avons raconté quelques épisodes de ces premières années. Il n'était pas évident, après des séjours stimulants à Caux, d'essayer de vivre à l'université selon les critères qu'on nous avait proposés là-haut et de garder le sens de la direction de Dieu. François nous a dit avec beaucoup de conviction comment, se trouvant dans un «trou », il était remonté à Caux puis, après quelques vigoureux entretiens avec des amis, il s'était mis à genoux et avait donné sa vie à Dieu sans conditions. Cet engagement fut la pierre angulaire de sa vie et il s'y est tenu jusqu'à son dernier souffle.

C'est en 1953 qu'il fut invité au Brésil. Dès lors, l'Amérique latine entra pour toujours dans son cœur. Entre temps, il s'était marié en 1958 à Paris avec Nicole Koechlin qui ne se rendait pas compte qu'elle épousait non seulement un homme, mais un continent. En plus du Brésil, c'est surtout à l'Argentine et à l'Uruguay et plus tard au Chili et à l'Amérique centrale qu'ils consacrèrent trois décennies. Il n'était pas facile d'y jeter la semence du Réarmement moral à une époque marquée par des dictatures militaires et des guerres civiles. Heureusement que Dieu sait se jouer des puissants du moment, sous tous les cieux. François gardait un souvenir vibrant des semaines passées en Bolivie avec la troupe des étudiants japonais et leur spectacle « Le Tigre» : ils furent retenus en otages par des mineurs qui protestaient déjà contre les effets de la mondialisation.

Dans les années 80, François et Nicole revinrent à Genève où, pour des raisons de santé, ils furent désormais basés. Mais l'engagement de François pour l'Amérique latine ne fléchit pas. Ce fut de là qu'il édita, année après année, une version espagnole du numéro d'octobre de « Changer» qui relatait ce qui se passait durant l'été à Caux, y ajoutant une ou deux pages spécialessur l'Amérique latine. Cette publication fit des merveilles auprès des quelques 2000 personnes qui la reçurent. François fut aussi de ceux qui s'impliquèrent au côté de Bill Jaeger et de son « équipe BIT » dans le travail intense de contacts que rendait possible la conférence annuelle de juin. Il avait noué de solides amitiés parmi des diplomates latino-américains en poste à Genève.

Les innombrables lettres et messages que reçoit Nicole de tout le continent attestent de la profondeur de tous ces contacts. Parmi elles, l'une des plus touchantes émane de l'ancien président du Costa Rica, Luis-Alberto Monge. «Votre formidable mari et mon ami intime, écrit-il, nous manquera beaucoup dans nos luttes à venir vers les horizons du 21eme siècle. »

 

Langue de l'article

Français

Type d'article
Année de l'article
1999
Autorisation de publication
Non établi
L'autorisation de publication fait référence aux droits de la FANW de publier le texte complet de cet article sur ce site web.
Langue de l'article

Français

Type d'article
Année de l'article
1999
Autorisation de publication
Non établi
L'autorisation de publication fait référence aux droits de la FANW de publier le texte complet de cet article sur ce site web.